Histoire Ecouter le texte

L’association La Branche (dénommée alors St-Christophe) a été créée en 1961 et le domaine acquis en 1962 par un groupe de parents. Ils avaient décidé de s’unir à des sociothérapeutes pour fonder un lieu adapté aux besoins de leurs enfants porteurs de handicap mental. Il en existait très peu à l’époque. Ces pionniers étaient soucieux d’assurer à leurs enfants un avenir qui ne dépende pas de la survie de leurs parents. Leur vision était celle d’un village où leurs enfants, devenus adultes, pourraient vivre ensemble dans une « dynamique de groupes restreints » et même, pour certains, travailler.

Le domaine initial était constitué d’une ferme et de ses terres. La construction du premier foyer, St-Martin, de dimension familiale, fut lancée à l’automne suivant ; dès 1965, il a en plus accueilli les deux premiers ateliers de l’association La Branche – tissage et fabrication des bougies en cire d’abeille. D’autres maisons furent construites au fil des années, notamment dans le cadre d’un plan d’extension validé par le Conseil d’Etat. Outre le bâtiment central – dénommé ensuite Octave – avec sa grande salle de spectacles et sa piscine, celui des ateliers et la ferme en biodynamie. L’association La Branche compte aujourd’hui neuf maisons.

Les deux dernières constructions datent de 2010 ; disposées autour de la « place du village », elles abritent notamment l’administration et le restaurant.

Depuis longtemps, deux associations distinctes sont liées, dans l’intérêt de l’institution : l’association La Branche (responsable de l’exploitation de l’établissement, lien avec les autorités) et le Groupement des parents de l’association La Branche (mise de fonds, représentation et défense des intérêts des bénéficiaires). Ce dernier a été fondé par Hans Thommen, dont la devise était : « Leur village, notre œuvre ». L’institution compte aujourd’hui un comité constitué de professionnels, et est pilotée par une équipe de direction.

Entreprise formatrice Ecouter le texte

Face à la difficulté de pouvoir recruter un nombre suffisant de collaborateurs formés, l’association La Branche a créé dès 1968 le Séminaire de formation à la pédagogie curative et à la sociothérapie. Connue sous la formation « Clairval », qui déménagea à Epalinges quelques années plus tard, la formation obtint la reconnaissance fédérale du statut d’école supérieure en travail social en 2002. En 2006, elle devient l’ès-L (Ecole supérieure en éducation sociale de Lausanne), devenue l’ESSIL (Ecole supérieure sociale intercantonale de Lausanne) en 2016. Les collaborateurs de La Branche bénéficient d’une formation continue interne assurée par des conférences, ateliers de travail et formations à de nouvelles pratiques, en complément aux nombreuses offres des instituts de formation.

Par ailleurs, La Branche propose, au sein de la ferme ou du jardin maraîcher, plusieurs places de formation agricole, ainsi que de nombreuses possibilités d’apprentissage et de formation pratique aux métiers du social. Un encadrement qualifié donne les bases pratiques et théoriques aux apprentis qui ont décidé de travailler dans un établissement socioéducatif. Il est aussi possible d’effectuer des stages ou des services civils au sein de l’institution.

Présentation Ecouter le texte

La Branche accueille plus de 146 enfants et adultes qui présentent une déficience intellectuelle. Quelque 450 collaborateurs y travaillent. Structurée en 9 foyers mixtes et multi-générationnels de taille familiale, La Branche est un lieu de vie qui s’apparente à un village : salle de spectacles, piscine, école, places de jeux, restaurant et épicerie ouverts au public, etc.

Situé dans l’arc lémanique, à Savigny, à 15 km au nord-est de Lausanne, le domaine comprend aussi une ferme. Il est constitué de 35 hectares de forêt, de champs et d’un jardin cultivés selon les principes de l’agriculture biodynamique.

Mission Ecouter le texte

L’idéal des fondateurs guide encore les accompagnants d’aujourd’hui : nous considérons et prenons pleinement en compte la personne porteuse d’un handicap, si grave soit-il. Notre posture sociopédagogique consiste à nous mettre à l’écoute des besoins d’aide de la personne qui veut évoluer et ne peut pas en témoigner par la parole ou par l’écriture. A l’école et aux ateliers artisanaux, au sein des foyers ou au centre de loisirs pour les aînés, à la ferme comme au jardin, avec tous nos partenaires, la continuité de notre accompagnement permet de tisser un réseau de liens intégratifs.

Notre équipe d’éducateurs, maîtres socioprofessionnels et enseignants s’appuient notamment sur la pédagogie curative et la sociothérapie d’orientation anthroposophique, dans une dynamique de recherche, continuellement enrichie des nouvelles méthodes ou d’outils utiles. La richesse des activités mises en œuvre à La Branche nous permet de soutenir l’autodétermination, en proposant des accompagnements très individualisés. Le quotidien des bénéficiaires alterne ainsi entre travail dans l’un des ateliers et activités dans la maison – repas, décoration, tâches ménagères, soins corporels, etc. Des activités thérapeutiques ou de temps libre le complètent : promenades, équitation thérapeutique, natation, activités artistiques, participation à des manifestations, etc.

Philosophie Ecouter le texte

Les méthodes d’orientation anthroposophique, qui ont guidé les pionniers, continuent – en partie – d’inspirer les collaborateurs dans leur accompagnement. Fondée par Rudolf Steiner, l’anthroposophie se caractérise par une approche globale, holisitique, des êtres et du monde et par le développement de la responsabilité individuelle.

La déontologie à La Branche est placée sous le signe de l’éthique de la rencontre. Dans notre action pédagogique et socioéducative, nous cherchons sans relâche à aller dans le monde de l’autre, à garder une disponibilité pour rester ouverts et créatifs. Les situations complexes auxquelles nous sommes confrontés nous invitent à ajuster et inventer en permanence les modalités du cadre et du rythme pour aider la personne à se stabiliser.

Les dimensions médicale, professionnelle, thérapeutique de l’accompagnement sont pensées comme un tout cohérent. Au sein de La Branche, une communauté de vie s’instaure par la participation de tous aux diverses tâches, ainsi qu’aux fêtes qui rythment l’année et les saisons.

La charte de La Branche Ecouter le texte

Du temps des pionniers, l’idéal anthroposophique – notamment la collégialité et la non-directivité – tenait lieu de charte. Chaque maison était une entité autonome. Au fil du temps, un management commun s’est imposé et c’est désormais une direction qui représente La Branche auprès des institutions et assure la cohésion institutionnelle. Voir la Charte

Organigramme Ecouter le texte

Le Comité de l’Association est constitué de :

  • Claude Berger, président
  • Jean-Marie Jenni, secrétaire
  • Catherine Moix
  • Véronique Perroud
  • Laureline Ballif
  • André Peissard
  • Monique Richoz
  • Sven Scharwath

Conseil des bénéficiaires Ecouter le texte

« On a parfois des conflits entre nous. On aimerait apprendre à les gérer. »  « On pourrait organiser une visite au musée Chaplin pour nous tous. » Une fois par mois, le Conseil des bénéficiaires réunit dix à quinze bénéficiaires volontaires pour débattre, entre eux, des questions relatives à la vie de l’établissement (vie dans les maisons, travail aux ateliers, sécurité sur le site, vivre ensemble…)

Les réunions ont lieu sous la guidance de professionnels, qui accompagnent les bénéficiaires dans leur réflexion et leurs prises de décision. Elles permettent aussi d’échanger des informations avec les collaborateurs de l’institution et la direction est parfois sollicitée. Cela permet de s’appuyer sur les points de vue des bénéficiaires pour trouver, ensemble, des réponses. L’ordre du jour est décidé par les bénéficiaires et ce sont eux qui établissent le procès-verbal de la réunion. Le Conseil des bénéficiaires est un espace où apprendre à réfléchir, à s’exprimer, à défendre ses intérêts. Il permet que chacun et chacune, au sein de la « collectivité » de La Branche, puisse être entendu.