Domaine Natura

La ferme et les cultures (maraîchères, céréalières, herbes médicinales) ont été un des piliers de La Branche. Elles faisaient partie du domaine acheté en 1962. Elles permettent un rapport quotidien des bénéficiaires avec les animaux et la nature, reconnu pour ses vertus thérapeutiques. Elles fournissent une part importante de la nourriture cuisinée dans les maisons et au restaurant. Le domaine Natura, où tout est cultivé en biodynamie, est composé de quatre pôles : Ferme, Jardin maraîcher, Herbes aromatiques et médicinales, Chevaux.

La Ferme

Chaque matin à huit heures, l’équipe de la ferme organise la journée autour de la grande table dans la cuisine commune. Les jours de présence sont affichés sur le semainier avec les tâches de chacun qui varient d’une saison à l’autre : vaches ou brebis qui mettent bas, céréales à semer, pommes de terre à stocker, foin à rentrer dans la grange, soins à donner aux cochons de plein air…

Une douzaine de vaches et de génisses vivent en stabulation libre et toutes gardent leurs cornes – selon un des principes de la biodynamie. Les veaux restent sous leur mère pendant près de six mois, jusqu’à leur sevrage. La traite a lieu tous les jours, avec les bénéficiaires. Les fromages sont élaborés sur place deux fois par semaine puis affinés pendant cinq mois.

Des céréales (seigle, blé, épeautre, avoine), pommes de terre, courges et oignons sont cultivés sur trente cinq hectares, ainsi que du sarrasin, prisé par les abeilles du domaine. On y trouve aussi quelque cent trente arbres fruitiers.

Le Jardin maraîcher et horticole

Au Jardin maraîcher, les tâches sont liées aux saisons : semis, repiquage, arrosage, récolte, entretien des arbustes fruitiers,… l’équipe du jardin entretient et cultive environ un hectare de cultures de légumes diversifiés et de fleurs. Les bénéficiaires-jardiniers sont libres de choisir leur lieu de travail et l’équipe qu’ils vont intégrer pour la journée.

La devise du Jardin maraîcher et horticole : « Quand on sème, c’est pour la vie ! » Les semis, justement, sont une activité particulièrement appréciée des jardiniers qui, dès l’hiver, préparent les plantons à partir de graines de variétés anciennes, sous l’une des quatre serres. Cinq tunnels de culture permettent de prolonger les saisons tard dans l’automne et de protéger les cultures les plus délicates : tomates, aubergines, poivrons, courgettes, haricots, salades, entre autres. Des légumes de garde trouvent aussi leur place dans les tunnels et la grande parcelle de plein champ : choux, betteraves, oignons, poireaux, céleris,…

Pendant neuf à dix mois de l’année, les cultures du Jardin maraîcher permettent de couvrir une partie des besoins des cuisines de La Branche. La grande majorité des plantons du jardin sont réalisés sur place. Une fois par an, au mois de mai, ils sont vendus au public.

Les Herbes aromatiques et médicinales

Une partie des quelque deux cent trente kilos de fleurs et d’herbes aromatiques et médicinales élaborés chaque année par nos soins est cultivée sur une parcelle du domaine, près d’un petit étang propice à la biodiversité. Le reste est le fruit de cueillettes sauvages (forêts, champs, etc.), qui sont l’occasion de sorties appréciées par les bénéficiaires.

L’activité de l’atelier varie beaucoup d’une saison à l’autre. En hiver, l’équipe se réunit au chaud, au milieu des effluves des fleurs et plantes séchées, pour élaborer ses produits : pesage et ensachage des mélanges pour tisanes, préparation du sel aux herbes,… Dès le printemps, les quelque vingt bénéficiaires redeviennent jardiniers et préparent la terre, sèment et prennent soin des cultures. Après leur récolte, fleurs et herbes sont effeuillées à la main, ou coupées. Des séchoirs performants permettent de conserver tous leurs arômes. Elles sont ensuite stockées dans de grands fûts.

Les mélanges pour tisanes ont été élaborés par l’équipe.
Trois maîtres socioprofessionnels – un droguiste, une herboriste et un jardinier – conçoivent aujourd’hui de nouveaux mélanges.

L’Atelier équestre

Chaque matin, les quatre bénéficiaires de l’Atelier équestre viennent se former au métier de gardien de chevaux. Ils entretiennent les abris, les trois parcs et la piste équestre, prennent soin de la ponette, des deux juments et du cheval qui sont éduqués pour travailler en hippothérapie. Peu à peu, ils apprennent à sortir les chevaux et à les longer avec confiance.

A La Branche, tout est fait pour assurer aux équidés un environnement proche de leurs besoins naturels. Ici pas besoin de box fermés car les animaux déambulent à leur guise en stabulation libre ; ils ne sont pas ferrés mais vont « pieds nus » ; ils sont nourris au foin en « slow feeding », et non à heures fixes avec un seau de céréales. Cette approche globale guide aussi les soins que les bénéficiaires apprennent à leur prodiguer (argile, phytothérapie, homéopathie,…).

L’atelier est responsable de la bonne santé physique et morale des chevaux qui, tous les après-midi, sont mis à disposition de la thérapeute équestre. Dans le cadre de la gestion écosystémique du site, les chevaux pourraient, à terme, être aussi utilisés pour livrer aux foyers les produits de la ferme et du jardin.

La culture biodynamique

A La Branche, tout est cultivé en biodynamie. Ancêtre de l’agriculture biologique, la biodynamie a été conceptualisée par Rudolf Steiner à la demande d’un groupe d’agriculteurs désireux de mettre leurs pratiques en commun. Il a présenté le résultat de ses réflexions en 1924 lors de huit conférences intitulées « Cours aux agriculteurs ». L’agriculture biodynamique n’utilise ni engrais ni pesticides chimiques et tient compte des calendriers lunaire et planétaire. Par ailleurs, huit préparations sont ajoutées aux sols, cultures et composts : bouse de corne pour le sol, silice de corne pour les parties aériennes des plantes et six autres amendements pour le compost, élaborés avec des plantes médicinales fermentées cueillies sur le domaine. Les équipes de la Ferme et du Jardin concoctent sur place ces préparats qui permettent d’obtenir un sol plus vivant, gage d’une meilleure qualité des produits comme l’ont montré les études scientifiques menées depuis 1978 par le FiBL. Le label Demeter garantit que la production est conforme aux principes de la biodynamie.